Les lingots d’or traversent l’Atlantique
Depuis quelques semaines, le marché des métaux précieux fait face à un phénomène inhabituel. D’importantes quantités de stocks physiques, en particulier d’or, sont transférées de Londres vers des entrepôts new-yorkais. Cet évènement amène un chamboulement sur les prix du métal jaune, notamment sur les opérations à terme.
L’origine de cette situation découle de l’envie de Donald Trump d’imposer des droits de douane à tous les pays commerçant avec les Etats-Unis. Avec une augmentation des taxes pouvant avoisiner les 20%, le secteur des métaux précieux n’est pas épargné et les coûts de production des entreprises américaines qui importent de l’or pourraient indéniablement augmenter. Concrètement, cela a amené les négociants à anticiper cette hausse en accumulant des stocks.
Les investisseurs achètent donc l’or physique à la bourse de Londres, place financière de référence pour les matières premières. Ils l’acheminent ensuite aux Etats-Unis par bateau pour pouvoir le revendre à terme. Sur le Comex, le principal marché à terme et d’options pour le négoce de métaux, les spreads entre Londres et New York se sont élargis atteignant une prime de USD 40 l’once.
Des taux qui s'envolent
En réaction, les taux de location ont flambé et signalent une chasse aux lingots de plus en plus frénétique. Les taux de location reflètent le coût des emprunts en or à court terme. Habituellement, ces taux sont proches de zéro mais ils se sont envolés la semaine passée pour atteindre un niveau historique de 3,6%. Le marché de l’argent a connu des mouvements similaires et certains analystes avertissent qu’il pourrait ne pas y avoir assez de métal disponible pour répondre aux besoins.
Ce phénomène amène une incertitude majeure sur le secteur qui devrait se poursuivre jusqu’à ce que le nouveau président américain se positionne sur les tarifs douaniers. D’ici-là, le cours de l’or pourrait continuer de progresser. Le record de USD 2’788 l’once de 2024 est à portée de main.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.