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Le dilemme de la dette américaine

Economie

27.08.2024, par Jean-Noël Grossin, Gérant de Fonds

Le taux d’endettement du gouvernement américain en relatif à son produit intérieur brut s’établissait à 123,8% à fin juin 2024. Ce chiffre est le plus élevé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 1945, la réduction de la dette a pu s’effectuer grâce à une croissance économique et démographique rapide et au plein emploi. A cette époque, croissances monétaire et économique avaient plus ou moins un de ratio de 1 pour 1 ce qui permettait de juguler l’inflation. Aujourd’hui, la mission s’avère beaucoup plus délicate.

En effet, le paiement des intérêts de la dette, les dépenses obligatoires et celles de la défense représentent plus du 100% des recettes fiscales pour 2024. Le gouvernement américain va donc devoir émettre de nouveaux emprunts pour combler le déficit.

Quelques pistes pour réduire la dette

Dès lors, comment s’y prendre pour diminuer cette montagne de dette? La croissance économique est en règle générale le moyen préféré des autorités. Cependant, cette hypothèse peut être écartée, car aujourd’hui, on estime qu’il faut 1,55 dollar de déficit budgétaire pour générer 1 dollar de croissance. L’augmentation des impôts est une autre solution, mais hautement impopulaire et dommageable pour la croissance économique à long terme. Le défaut de paiement n’est pas une option viable non plus au vu du statut de monnaie de réserve mondiale du dollar.

Néanmoins, il subsiste deux possibilités, toutes deux inflationnistes, qui dévalueraient le billet vert d’une manière significative. Premièrement, une monétisation pure et dure de la dette par la banque centrale créerait de la monnaie à partir de rien afin de financer les déficits étatiques. Cette méthode a été largement utilisée durant la période du Covid. Deuxièmement, une revalorisation de l’or permettrait au trésor américain de disposer de liquidité immédiatement. Elle pourrait l’utiliser pour racheter de la dette et ainsi réduire le ratio dette/produit intérieur brut à des niveaux plus soutenables.

En conclusion, il est peu probable que cette dernière option soit retenue. La majorité des citoyens aux Etats-Unis possède de la dette ou du dollar et non de l’or, ce qui engendrerait une perte massive de leur pouvoir d’achat.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.