Les rachats d’actions propres ont le vent en poupe
Au cours de ces trois dernières décennies, les programmes de rachat d’actions propres ont explosé. En effet, jusqu’au milieu des années 1980, la méthode de rémunération aux actionnaires s’effectuait surtout par le versement d’un dividende.
Pour les entreprises, utiliser cette forme de distribution de l’excédent de trésorerie offre divers avantages. En premier lieu, le rachat d’actions peut être utilisé comme mécanisme de défense contre une offre publique d’achat hostile, puisqu’il réduit le nombre d’actions en circulation. Il contribue également à réajuster la structure du capital de la compagnie et augmente souvent son ratio de levier financier en structurant avec souplesse la proportion entre les capitaux propres et l’endettement.
Le rachat est également un moyen de distribuer de l’argent aux actionnaires à un coût inférieur à celui de la distribution des dividendes. En effet, dans la plupart des pays, les gains en capital sont imposés à des taux inférieurs à ceux du revenu ordinaire. En outre, le directoire d’une société peut être tenté d’utiliser un programme de rachat d’actions propres en cas de sous-évaluation de l’action qui peut résulter de l’asymétrie d’information entre ce dernier et les actionnaires ou à cause d’investissements peu rentables qui découragent les nouveaux investisseurs.
Davantage de flexibilité
De plus en plus de sociétés privilégient ce moyen de rémunération aux actionnaires au détriment du dividende, car il offre davantage de flexibilité. Les compagnies sont plutôt réticentes à supprimer ou à suspendre les versements en espèces une fois qu’ils sont lancés. Alors que dans le cadre d’un rachat, il n’existe aucune obligation de l’exécuter, même s’il a été préalablement annoncé.
En conclusion, l’impact de ces opérations sur les marchés est non négligeable. En effet, aux Etats-Unis, depuis le début de l’année, les autorisations de rachat d’actions se sont élevées à plus de 620 milliards de dollars. Une société comme Apple a autorisé un programme de rachat pour 110 milliards de dollars: cela revient à dire qu’elle est tout simplement devenue le plus gros acheteur naturel de ces propres titres!
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.