Les sept magnifiques portent les marchés vers de nouveaux sommets
Grâce à huit dernières semaines exceptionnelles, 2023 entrera dans les annales comme une bonne année boursière. Dès novembre, les investisseurs ont salué avec ferveur les anticipations de politiques monétaires moins strictes des banques centrales, confirmées par le double pivot opéré par la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) en décembre.
Rassurée par le recul de l’inflation, la Fed est désormais plus attentive à l’impact des taux élevés sur la croissance et ne veut pas restreindre l’économie plus longtemps que nécessaire. Le cycle de resserrement monétaire est donc terminé et les premières baisses de taux se profilent pour 2024.
A l’exception des actions chinoises, toutes les catégories de placement ont progressé en 2023. La palme d’or revient à la bourse américaine qui a été portée par l’enthousiasme des investisseurs pour les "sept magnifiques". Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla ont gagné entre 50% et 240% et représentent les deux-tiers de la hausse de 26% du S&P 500. D’ailleurs, 72% des actions du S&P500 ont fait moins bien que l’indice, ce qui constitue un record. Dans le jargon, on parle d’un marché qui manque de profondeur quand une part minoritaire des valeurs tire un indice vers le haut. Plus impressionnant encore, ces sept sociétés représentent 18% de l’indice mondial des actions...sur les quelques 3’000 qui y figurent. On relève que le marché suisse a moins progressé en raison de son caractère défensif avec une hausse de 6% pour le SPI.
Le rebond des marchés a en outre été porté par des données macro-économiques qui laissent présager un atterrissage en douceur de l’économie américaine, un recul des rendements, la baisse des prix du pétrole et le déploiement de réserves de liquidité. Ces éléments ont créé un sentiment d’euphorie. En Europe, l’indice mesurant la volatilité est tombé à son plus bas niveau post-Covid tandis que l’indice technique de force relative ou RSI a atteint un degré de surachat supérieur à 80 pour la première fois en 23 ans. Après un tel emballement, un zeste de prudence est nécessaire. En effet, le marché devra probablement passer par une période de consolidation pour que le mouvement de hausse puisse durer en 2024.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.