«Franchir le pas de la rénovation dès que possible»
Rencontre avec Jean-Laurent Pfund, Docteur en sciences naturelles et ingénieur forestier à l’Office fédéral de l’environnement, qui a bénéficié de l’accompagnement de la BCN ainsi que du conseil d’un expert dans le cadre du programme «Chauffer renouvelable». Sensible à la protection de l’environnement, ce client BCN a souscrit à la prime écologique EcoHabitat pour une hypothèque.
Pour vous, quelles sont les priorités pour réaliser la transition énergétique?
Jean-Laurent Pfund: Ce qu’on peut et doit faire en priorité, c’est réduire les émissions de CO2. Tout le monde doit s’y mettre ; les particuliers comme moi, mais aussi les institutions politiques et financières. Je pense qu’en Suisse, le monde financier a un rôle extrêmement important à jouer.
A ce propos, racontez-nous les améliorations énergétiques entreprises sur votre bien immobilier...
Lorsque j’ai acquis cette maison individuelle bâtie en 1960, ma volonté était d’optimiser l’efficacité énergétique de celle-ci en me passant notamment du mazout. L’année dernière, j’ai franchi le pas en transformant l’ensemble de mon logement (changement de chauffage, mais aussi pose de panneaux solaires et isolation du toit). Le prêt EcoHabitat de la BCN m’a servi à l’acquisition de la pompe à chaleur, qui me permet désormais de chauffer les 217m2 de ma maison bevaisane ainsi qu’un logement voisin.
Le prêt EcoHabitat a-t-il vraiment été décisif dans la réalisation de ce projet?
Quand j’ai cherché les moyens de réaliser ce projet de rénovation, j’ai contacté mon conseiller à la BCN pour en discuter. Malgré une hypothèque relativement importante pour la maison et des possibilités d’investissement limitées, j’ai tout de même trouvé une solution pour le financement de la pompe à chaleur en souscrivant à EcoHabitat. Cette offre m’a permis de limiter la ponction dans ma rente du 2e pilier en variant les sources de financement pour la rénovation. Il est possible que sans cette offre, j’aurais dû prendre l’entier du financement de la rénovation sur mon deuxième pilier, l’offre EcoHabitat m’a donc donné un petit déclic.
Comment s’est déroulé l’accompagnement proposé par le programme «Chauffer renouvelable»?
Après avoir passé en revue les différentes possibilités avec mon conseiller à la BCN, je suis passé par une analyse CECB pour évaluer la consommation énergétique de mon bâtiment, qui a confirmé mes choix. Finalement, même si le processus peut prendre un certain temps, ça a été relativement aisé et j’ai été bien accompagné par mon conseiller qui s’est occupé des papiers.
La transition entre l’ancien et le nouveau système de chauffage s’est-elle déroulée sans accroc?
La demande est telle qu’il faut planifier ces travaux bien à l’avance. Je conseille de contacter dès que possible les maîtres d’œuvre et de se renseigner sur les délais de livraison, notamment pour des pompes à chaleur. Une fois que les travaux débutent, c’est l’affaire de quelques jours pour le remplacement du système de chauffage. Moi, j’ai choisi de dormir trois jours à côté du poêle à bois, mais en cas de besoin, les maîtres d’œuvre mettent à disposition et proposent des systèmes de chauffage pour la durée des travaux.
Maintenant que ce nouveau système est installé, le retour sur investissement est-il à la hauteur de vos attentes?
Cela fait un mois que la pompe est installée, donc à l’heure actuelle, c’est difficile d’évaluer l’impact financier direct même s’il est certain que je vais dépenser moins. Par contre, avec tout ce que j’ai investi, le retour sur investissement se fera sur du long terme. Un conseiller ECAP (Etablissement cantonal d'assurance et de prévention) passera en mars pour évaluer mon bien immobilier qui a forcément pris de la valeur avec ces rénovations. Moi, je n’arrive pas le quantifier, mais c’est sûr que ça ajoute de la valeur au bien. Quoi qu’il en soit, pour moi qui ai deux garçons et qui n’envisage pas de revendre la maison, le changement est d’abord éthique et s’il est financièrement intéressant sur le long terme, alors tant mieux.
Vous semblez être satisfait de ce changement. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt?
J’avais ce projet de rénovation depuis dix ans. À l’époque, je revenais de l’étranger et j’avais la tête dans le guidon. Une fois que je me suis posé, j’ai évalué les différentes possibilités de financement. Evidemment, la question qu’on peut se poser avant d’entreprendre ce type de rénovation, c’est de savoir comment la technologie va évoluer, mais c’est une question qu’on peut se poser indéfiniment. Avec le recul, je regrette d’avoir attendu aussi longtemps. Les changements climatiques n’ont pas attendu, la guerre en Ukraine a entrainé l’augmentation des prix de l’énergie et les taux ont eux aussi augmenté. Néanmoins, je pense qu'il ne faut pas hésiter à se lancer et franchir le pas dès que possible.