Une dynamisation de l’économie américaine avec le retour de Trump?
Donald Trump a été élu 47e président des Etats-Unis sans coup férir. De surcroît, les républicains ont obtenu la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants. C’est la première fois depuis 2018 que les républicains détiennent à la fois la Maison Blanche et le Congrès.
Le camp républicain aura dès lors les coudées franches pour appliquer son programme et les conséquences de ce dernier sur le plan macroéconomique devraient être initialement positives pour la croissance, mais également inflationnistes. En effet, toute une série de dérégulations pourraient être mises en place, notamment dans les secteurs de l’immobilier, de l’énergie et de la finance.
La nouvelle administration entend en outre implémenter une baisse d’impôts pour les entreprises dont le taux passerait de 21% à 15 %. Néanmoins, la politique agressive que le nouveau président entend appliquer en matière de droits de douane vis-à-vis du reste du monde, et notamment de la Chine, pourrait enlever quelques points de base à la croissance. L’inflation devrait, quant à elle, rebondir au vu des dépenses astronomiques prévues dans un contexte de déficit budgétaire de près de 7% et d’une dette qui pèse plus de 120% de la richesse nationale. L’hypothèse d’une politique plus rugueuse sur l’immigration est également un facteur inflationniste à moyen terme.
Ralentissement de la création d’emplois
Au niveau du marché du travail, les créations d’emplois pourraient quelque peu ralentir en 2025. La raison principale est à chercher du côté de la constitution d’un nouveau ministère de l’efficacité gouvernementale qui sera codirigé par l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk. Or, l’administration actuelle a créé de nombreux postes de travail gouvernementaux au cours de son mandat qui ont peu d’impact sur la productivité. Conséquemment, il est fort probable qu’un nombre non négligeable de ces emplois soit supprimé dès le début du nouveau mandat présidentiel. Dès lors, à moins que la croissance rebondisse plus fortement que prévu, le secteur privé ne sera pas en mesure de compenser totalement ces pertes, ce qui fera ralentir le rythme de création d’emplois.
En conclusion, malgré les dépenses astronomiques, les tarifs douaniers et un durcissement de l’immigration qui sont tous des facteurs inflationnistes, la réserve fédérale américaine devrait continuer de privilégier la croissance et le marché de l’emploi. Les baisses de taux devraient donc se poursuivre en 2025 mais à un rythme moins effréné.
Une version de cet article est parue dans Le Ô.