Se questionner sur ses propres valeurs pour s’épanouir professionnellement
Certains moments sont propices au questionnement et au changement. La pandémie que nous traversons apparaît comme l’un de ces tournants. Cette crise génère divers états émotionnels et offre l’occasion de nous questionner quant au sens de notre vie et à celui de notre activité professionnelle. Une experte, Monica Berger, fondatrice de Ready4change, détaille quelques étapes clés du cheminement vers la reconversion. La sécurité financière reste un élément clé que l'individu doit prendre en considération.
Une pandémie et des questionnements qui déclenchent un déclic : «Et si je changeais de travail ?». Comme un accident ou un gros pépin de santé, la crise sanitaire joue un rôle de catalyseur pour beaucoup d’individus. Une fenêtre pour redéfinir nos priorités, clarifier nos valeurs et ajuster nos choix en conséquence.
Perte de repères, recherche de sens
Monica Berger a elle-même connu cette perte de sens en 2017. Après une carrière dans les ressources humaines, activité qu’elle poursuit aujourd’hui à temps partiel, elle a choisi de guider des équipes et des managers souhaitant affirmer leur leadership. Cette coach accompagne également des personnes dans leur quête de réinvention professionnelle. Partenaire de la BCN, la fondatrice de Ready4change à Peseux revient sur quelques éléments clés d’une reconversion.
Une question de valeurs
Le changement de rythme et de mode de vie, la diminution des échanges informels dans le cadre professionnel, ainsi que la distension du lien social qui en découle peuvent accentuer la déconnexion émotionnelle avec l’entreprise. Des questionnements surgissent ou s’accentuent, en particulier chez les 20 à 45 ans, groupe d’âge au sein duquel les envies de reconversion sont les plus fréquentes. Suis-je heureux-se au travail ? Est-ce que j’ai l’occasion d’utiliser mes talents? Quelle est l’utilité de mon activité ? Quelle est ma contribution au sein de ma communauté ? Des questions qui touchent à nos valeurs individuelles et génèrent le besoin de faire évoluer le sens de notre vie professionnelle.
Quel chemin vers la reconversion?
Le chemin vers la reconversion dépendra de la situation et de l’état émotionnel de la personne : la perspective de nouveaux horizons peut être très excitante pour certains, et anxiogène voire paralysante pour d’autres. Le besoin de reconversion peut être volontaire ou involontaire. Dans ce dernier cas, il y aura le deuil à faire, avant de se précipiter sur le prochain emploi.
Lorsque l’énergie est basse, la priorité sera de prendre soin de soi, en renforçant son hygiène de vie, en augmentant la fréquence des activités qui génèrent du bien-être. Un simple mais néanmoins complet bilan des compétences non techniques permettra d’identifier pour chaque personne les activités professionnelles «mangeuses d’énergie» et celles qui, au contraire, donnent de l’élan. Sur la base de cette analyse, des micro-changements peuvent être identifiés et mis en place. Ces adaptations viendront alors libérer l’énergie qui pourra être réinvestie dans le projet de reconversion. Dans ce processus, un accompagnement sur mesure assuré par un professionnel accélère l’identification des valeurs individuelles, la compréhension de sa propre raison d’être et son besoin de contribution, bien en aval du projet de réorientation. Toutes sortes de peurs et de convictions limitantes peuvent émerger au cours de ce cheminement. Le rôle du coach sera de clarifier le projet professionnel mais aussi de travailler sur ces peurs et idées qui freinent la progression vers la reconversion professionnelle. Au palmarès de ces peurs figurent celle de mettre en péril sa sécurité financière, la peur de décevoir, de prendre des risques ou de ne pas être à la hauteur. Autant d’embûches qui peuvent être dépassées, notamment dans le cadre d’un accompagnement à la fois confrontant et bienveillant.
Puis se reconvertir
Il s’agira ensuite de clarifier les aspirations et compétences, de définir les environnements de travail favoris, de développer savoir-faire et savoir être, de nourrir la curiosité pour des activités jusqu’ici méconnues. Puis élargir et activer son réseau pour identifier la parfaite adéquation entre les opportunités d’emploi et un projet professionnel qui ne fait plus l’impasse sur ses valeurs individuelles.
Quelle place pour le courage?
Et pour conclure, Monica Berger aime à rappeler que souvent le changement professionnel s’esquisse lorsque le degré de frustration dépasse celui de la peur, laissant ainsi la place au courage. A ce titre, elle cite l’écrivaine Anaïs Nin: «La vie rétrécit ou s’étend proportionnellement à notre courage.»
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