Se passer complètement de l'argent cash, c’est possible?
Depuis la pandémie du Covid19, les habitudes de paiement ont passablement évolué. Les pièces et billets sortent de moins en moins des porte-monnaie. A contrario, les cartes de débit et de crédit ainsi que Twint gagnent en popularité.
Pourtant, selon une enquête de Swiss Payment Monitor réalisée fin 2022, le cash n’a pas dit son dernier mot. Les chiffres montrent que 29% des paiements quotidiens sont faits en espèce tandis que les cartes bancaires sont utilisées dans 45% des cas. Fait intéressant, l’enquête montre aussi que l’utilisation d’argent liquide reste relativement stable, mais que les paiements par carte tendent à diminuer au profit des paiements via les smartphones, dont environ la moitié sont effectués par Twint.
Twint devient de plus en plus populaire
Une autre étude, réalisée par Moneyland en 2022, révèle que plus de la moitié de la population affirme ne plus pouvoir s’en passer. Il y a néanmoins une question de génération : 82% des 18-25 ans paient dans les magasins avec Twint et les trois quarts l’utilisent en ligne. Par contre, les seniors n’utilisent quasiment jamais cette possibilité de paiement. Cette différence de génération se remarque aussi concernant les paiements en cash : les plus de 50 ans sont ceux qui utilisent le plus volontiers de l’argent liquide.
L’argent liquide a encore de l’avenir en Suisse… chez les jeunes aussi!
A court et moyen terme en tout cas. Il est souvent utilisé pour des petits montants, jusqu’à 20 francs environ. Il joue donc un rôle moins important en tant que volume d’argent et de chiffre d’affaires, mais reste volumineux en termes de nombre de transactions.
Le retrait d’argent cash redevient aussi assez tendance chez les jeunes grâce – ou à cause des réseaux sociaux – où le « cash stuffing » fait de plus en plus d’adeptes. Le cash stuffing, c’est le fait de retirer son salaire en mélange de petites coupures afin de les répartir dans différentes enveloppes avec le budget qu’on attribue chaque mois à différents postes de dépenses, comme la nourriture, les soins, les transports, les loisirs, etc. Cette technique en vogue permettrait de mieux gérer son budget et économiser de l’argent en évitant toutes sortes de petites dépenses futiles que l’on ferait par carte ou avec son smartphone.
Au final, est-il possible de se passer d’argent cash ?
La Suisse est un pays très avancé en matière de technologies financières et de paiements électroniques. La plupart des commerces, restaurants ou services publics acceptent les cartes de débit, de crédit ou les paiements mobiles. Malgré tout, il reste quelques situations où l’argent liquide est préféré par rapport aux frais de transactions qui – sur une année – peut représenter un montant non-négligeable pour certains.
Il peut également être nécessaire, par exemple dans certains petits commerces sans connexion électronique (ou instable) ou marchés de rue, qui peuvent ne pas accepter les paiements électroniques. Et puis, on n’est jamais totalement à l’abri d’une panne technique, même si c’est plutôt rare.
A noter aussi que l’enquête de Swiss Payment Monitor révèle que plus de 60% des sondés sont opposés à la suppression de l’argent liquide. Le peuple devrait d’ailleurs se prononcer prochainement sur une initiative populaire en ce sens qui demande que les pièces de monnaie ou les billets de banque soient toujours disponibles en quantité suffisante. Le Conseil fédéral a aussi décidé de présenter un contre-projet pour inscrire le maintien de l’argent liquide dans la Constitution.
Article écrit par RTN et issu de la chronique "Soyons cash", l'émission qui répond à vos questions d'argent lancée en collaboration avec la BCN. Diffusée chaque mardi à 10h34 sur les ondes, les sujets sont également disponibles sur rtn.ch (Emissions - Les chroniques - Soyons cash).