Quand la passion de l’entrepreneuriat mène des voitures aux chocolats
Patron de Facchinetti Groupe, concessionnaire de marques automobiles premium pour la Suisse romande, Daniel Knöpfel a succombé aux saveurs du chocolat artisanal. Une année après la reprise de Jacot Chocolatier avec deux associés, le dirigeant détaille les ambitions pour cette PME emblématique du Val-de-Travers.
Il y a probablement un petit goût d’enfance – et une saveur de challenge à relever – dans la nouvelle aventure entrepreneuriale de Daniel Knöpfel. Avec un grand-père pâtissier-chocolatier à Glaris, il a toujours eu un faible pour l’odeur des fèves de cacao et la beauté des moules de Pâques. Alors, en arrivant à Noiraigue chez Jacot Chocolatier, un flash se déclenche. Cet élan le poussera tout d’abord à accompagner l’entreprise durant une période difficile. Puis à franchir un pas supplémentaire en reprenant cette PME familiale avec Nicolas Joye et Andreas Schalch, pour la sauver de la faillite mi-2018.
Une erreur réparée
Fin septembre, l’artisan-chocolatier emblématique du Val-de-Travers a célébré son 70e anniversaire. Pour Daniel Knoepfel, ce jubilé a permis de tourner la page du sauvetage de l’entreprise. «Nous avons hérité d’une boutique à Aproz (VS), excentrée, qui constituait une erreur stratégique, et nous l’avons fermée», détaille l’entrepreneur. Pour créer une croissance durable, Jacot Chocolatier mise désormais sur un réseau d’une quinzaine de revendeurs, un maillage encore appelé à s’étoffer.
Une boutique à Lausanne
Avec l’ouverture de la boutique chez Manor à Marin en octobre et une nouvelle au centre-ville de Lausanne début novembre, l’axe des enseignes propres n’est pas abandonné, mais soigneusement étudié. «Dans la capitale vaudoise par exemple, l’analyse de la concurrence pour un chocolatier artisanal premium, qui travaille sans huile de palme et sans conservateur, a montré qu’il y avait encore une place à prendre», poursuit le propriétaire du groupe automobile neuchâtelois Facchinetti. Ce dernier insuffle aujourd’hui son savoir-faire managérial chez Jacot. Le succès de la crème à tartiner, avec le doublement du chiffre d’affaires sur un an, montre que des niches subsistent.
Des économies d’impression
Les coûts de la PME, forte aujourd’hui d’une quinzaine de collaborateurs, ont également été passés au crible. Du côté de la matière première, les gains sont minimes, seule la hausse des volumes permet de comprimer quelque peu les prix. En revanche, des économies de taille ont pu être réalisées grâce à la refonte des emballages des plaques de chocolat, mais toujours en travaillant avec une imprimerie neuchâteloise. Car si son accent trahit encore Daniel Knoepfel sur ses origines alémaniques, les ambitions du quadragénaire (pour quelques semaines encore) sont sans équivoque: il veut développer la région où il vit, Neuchâtel, sa terre de cœur.
Des prix accessibles
Par cette reprise, avec ses acolytes, il offre à Jacot Chocolatier une vraie renaissance, dans un contexte de déclin de la consommation du chocolat en Suisse. «Le segment Premium, avec des produits locaux et sains, a sa carte à jouer. Le prix doit rester accessible, sans aucune concession sur la qualité, afin de pouvoir fidéliser la clientèle», martèle l’actionnaire, qui peut s’appuyer sur une équipe autonome à Noiraigue.
Objectif à trois ans: couvrir l’ensemble de la Suisse romande. Objectif à cinq ans : terminer l’ensemble du pays. Ensuite? «Ne jamais se fixer de limites…», conclut ce passionné du Débarquement en Normandie.