«Nous assistons à une forte demande dans le secteur de l’immobilier»
Pour Jeremy Gaillard, responsable du Centre de conseils du Landeron, la pandémie a multiplié le développement de projets immobiliers de diverses natures, comme les rénovations et les résidences secondaires, lors de l’année écoulée. Dans cet entretien, il rappelle l’importance d’une vision globale avant de se lancer dans un projet.
La pandémie influence les envies et modes de vie de la population. Constatez-vous un engouement pour l’accès à la propriété?
Jeremy Gaillard: Oui, les demandes ont été nombreuses. L’envie d’être bien chez soi, avec de l’espace, voire un extérieur, s’est clairement manifestée. Les personnes dont l’emploi n’a pas été touché par la pandémie ont pu accroître leur capacité d’épargne par la réduction forcée des dépenses de loisirs et de voyages. Les priorités de chacun ont évolué.
Quel est le profil type de la personne qui vous appelle ou passe au Centre de conseils du Landeron pour une acquisition immobilière?
Il n’y a pas véritablement de profil type et c’est tout le charme de notre métier. Je rencontre, par exemple, de jeunes couples dans le cadre d’une première acquisition, synonyme de projet de vie commune. Les jeunes retraités s’adressent également à nous, mais plutôt dans le cas d’un deuxième achat.
Ce couple de jeunes a-t-il déjà un projet en tête ou souhaite-t-il connaître sa capacité financière avant de se lancer?
Généralement, il est bien renseigné, bien préparé et arrive avec un projet, souvent assez réaliste par rapport à sa capacité financière. J’invite les potentiels acquéreurs - et certains le font – à approcher leur banque en amont afin de planifier un budget et de déterminer un horizon temps pour optimiser cette acquisition. En anticipant ensemble les projets, nous pouvons tout mettre en œuvre pour concrétiser leur rêve.
Si les clients sont bien renseignés, quels conseils viennent-ils chercher à la BCN?
Une forme de sécurité dans l’accompagnement de leur projet. Le plan financier tient-il la route? Le prix de l’objet est-il en adéquation avec le marché? Nous leur apportons une vision globale et les aidons à planifier leur acquisition en tenant compte de tous les paramètres (frais de notaires, impôts, amortissement, etc.).
Comment arrivez-vous à vous démarquer dans ce milieu hypothécaire, où la concurrence est féroce?
Grâce à notre disponibilité et à notre rapidité de prise de décision. Notre objectif est d’être là avant, pendant et après l’acquisition. Le client apprécie cette approche de planification financière globale, ainsi que notre excellente implication dans le marché local.
L’environnement de taux bas actuel est-il propice à une acquisition?
Clairement. Le «loyer» du bien (les intérêts que le propriétaire va payer) est modéré et cela permet d’accentuer les amortissements indirects via la prévoyance, en créant ainsi une forme d’épargne pour la retraite. Nous assistons également à une forte demande pour la rénovation des biens immobiliers, que ce soit pour l’amélioration de l’isolation de l’enveloppe du bâtiment ou le changement de chaudière dans le but de sortir des énergies fossiles. Afin de soutenir cette transition énergétique, la BCN vient de proposer un produit et un simulateur qui permet de calculer les économies futures en lien avec l’investissement.
Avant, les propriétaires bloquaient volontiers un taux sur 10 ans pour gagner en tranquillité. L’environnement actuel des taux change-t-il la donne?
Le client privilégie encore souvent un taux fixe à long terme. Notre offre Switch peut se révéler intéressante, car elle allie flexibilité et sécurité. Sous certaines conditions et dans le cadre d’une résidence principale, elle permet de bloquer le taux d’intérêts de l’hypothèque à 0,7% durant trois ans, tout en offrant la possibilité à l’emprunteur d’opter sans pénalité pour une durée plus longue quand il le souhaite, s’il pense que la remontée des taux s’accélère par exemple. En plus du coût immédiat de l’acquisition, il est important de sécuriser ses charges à long terme.
Et pour revenir à la pandémie, constatez-vous également une demande accrue pour des résidences secondaires?
Oui, j’ai l’habitude de travailler sur Neuchâtel et le Jura bernois, vu la localisation du Centre de conseils, mais durant l’année écoulée, je n’ai jamais autant financé d’appartements dans d’autres cantons, plus alpins dirais-je.
A quoi faut-il faire attention dans ce cas précis?
Rappelons que pour une résidence secondaire, l’apport initial de fonds propres doit être de 30% minimum sans pouvoir utiliser les avoirs de prévoyance. Les acquéreurs doivent pouvoir assumer les charges de leur résidence principale et de leur résidence secondaire, tout en équilibrant leur budget. Il faut également être particulièrement vigilant quant aux charges de la PPE, qui peuvent parfois se révéler très élevées (piscine intérieure, déneigement, etc.). Il est donc indispensable d’être bien conseillé sur ces points.
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