L'énergie nucléaire: un choix pragmatique controversé
Au cœur de la quête actuelle pour une transition énergétique durable, l'énergie nucléaire attire à l’échelle globale un intérêt marqué et croissant.
Louée pour sa capacité à générer une électricité fiable et presque sans émission de carbone, elle se pose en rivale du charbon avec une différence frappante : presque 70 fois moins de dioxyde de carbone émis. Toutefois, les risques inhérents à la sécurité et la problématique complexe du traitement des déchets radioactifs alimentent des débats musclés. L’uranium, principale matière première, soulève ainsi des interrogations géopolitiques car une grande part de sa production provient de zones à haute tension, comme le Kazakhstan ou certaines régions d’Afrique où la sécurité de l'approvisionnement fait débat.
Face aux enjeux énergétiques mondiaux et aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les politiciens scrutent le nucléaire sous un nouvel angle. Aux Etats-Unis par exemple, il existe des plans d’infrastructure qui mettent la priorité sur le développement de réacteurs nucléaires avancés et de récentes décisions politiques amènent à créer des réserves stratégiques d’uranium. Du côté de l’Asie, la Chine et l’Inde font partie des pays qui s’engagent considérablement dans la construction de nouvelles centrales nucléaires.
L'essor de cette énergie se traduit par une augmentation marquée de la demande en uranium. Cependant, son industrie a été chamboulée ces dernières années. La plupart des mines ont drastiquement réduit leur production créant un déséquilibre entre une offre limitée et une demande croissante. Ici encore, le nucléaire se démarque des autres sources d’énergie. En effet, si le prix de l’uranium double, le prix de l’électricité n’augmentera que de 5-10% environ.
En somme, si le nucléaire se profile comme une source d'énergie bas carbone, son chemin est pavé de controverses. Ce qui semble être certain c’est, qu’à l’échelle mondiale, l’utilisation de l’énergie nucléaire va continuer de croître. La Chine, l’Inde et la Turquie ont actuellement plus de 35 centrales nucléaires en construction qui devraient être opérationnelles d’ici 2030.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.