Le nouvel espace de JD7 se veut fédérateur entre les différents acteurs de la microtechnique
Le quartier d’innovation de Microcity à Neuchâtel continue son extension avec la construction d’un bâtiment conséquent à la rue Jaquet-Droz 7, derrière le bâtiment actuel du CSEM. Ce projet d’envergure de 10'000 m2 de surface brute, piloté par la société immobilière Silatech SA, hébergera notamment des bureaux, des laboratoires et des salles blanches. Rencontre avec André Laville, directeur financier du CSEM.
BCN : Expliquez-nous comment ce projet a vu le jour ?
André Laville : Historiquement, la société immobilière Silatech SA, détenue principalement par des institutions publiques, avait déjà construit le bâtiment actuel du CSEM à Jaquet-Droz 1, ainsi que celui de Neode à La Chaux-de-Fonds. Par la suite, le CSEM a racheté le bâtiment de Jaquet-Droz 1, plus communément appelé JD1, à Silatech, ce qui a permis à la société immobilière de récupérer des fonds propres pour se lancer dans ce nouveau projet avec la création du site à Jaquet-Droz 7 (ndlr: JD7 pour les intimes). Nous sommes sur un partenariat public-privé et le bâtiment sera construit pour le CSEM et ses partenaires. Le CSEM a aussi inauguré en début d’année le Battery Innovation Hub (BIH) à Monruz, dont la BCN est partenaire, bâtiment également acquis par Silatech SA, et qui abrite la société 1Drop Diagnostics, lauréate en 2014 du Prix BCN Innovation.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les occupants du futur site ?
Le bâtiment finalisera le quartier de la microtechnique, il s’agira du point final, car nous n’aurons plus d’autres opportunités en termes de superficie de construction. Le CSEM occupera le tiers du bâtiment et ses partenaires les deux tiers restants. Je ne peux pas encore révéler leur identité, mais ce sont des partenaires de recherche industriels déjà implantés dans l’écosystème d’innovation neuchâtelois et qui souhaitent étendre leurs activités.
Quelles seront les nouveautés par rapport aux bâtiments déjà existants ?
Il y aura un mix entre des bureaux et des salles blanches, mais nous allons également créer des espaces communs, afin de favoriser les échanges entre les différents acteurs du quartier d’innovation de Microcity. Ces interactions sont inspirées du Rolex Business Center de l’EPFL à Lausanne, hormis que le site ne sera pas un espace dédié aux étudiants, mais les objectifs s’en rapprochent.
Avez-vous rencontré des obstacles dans la planification du projet ?
Nous avons pris du retard dans le calendrier initial, car il y a tout d’abord eu de longues négociations pour le rachat du bien-fonds à la Confédération par le canton de Neuchâtel, propriétaire actuel du site de JD7. Ensuite, la complexité du programme de construction et la multiplication des acteurs n’ont pas rendu le projet aisé pour parvenir à un alignement commun des besoins de tous les locataires. Mais la démolition de l’ancien bâtiment est à présent terminée, le choix du prestataire pour la réalisation du nouveau bâtiment est finalisé et le dépôt pour la demande de permis de construire est prévue pour mars-avril 2024. Ensuite, si tout se déroule comme prévu, nous projetons la finalisation des travaux début 2027 et l’emménagement dans les locaux pour la fin du premier trimestre 2027.
Votre départ à la retraite est pour l’année prochaine. Avez-vous un pincement au cœur de ne pas pouvoir mener le projet jusqu’au bout ?
Je ne vais, en effet, pas couper le ruban d’inauguration du site, mais même après mon départ à la retraite, je continuerai néanmoins d’accompagner le projet, du moins jusqu’à l’obtention du permis de construire, qui marquera, pour moi, l’aboutissement certain de la construction du site.
Est-ce que le site continuera de se nommer JD7 ?
Pour le rattachement à la rue, oui, mais le nom donné au futur bâtiment reste pour l’heure secret, mais je peux tout de même vous dévoiler qu’il sera en lien avec les origines horlogères du CSEM. Nous allons rendre cette information publique lors d’une prochaine conférence de presse, prévue d’ici à la fin de l’année 2023 ou tout début 2024.