Le ciel se voile pour les locataires
Si en raison du renchérissement du coût de l’argent, la location est redevenue plus attractive financièrement face à l’acquisition immobilière, la vie n’est pas si rose pour les locataires.
En effet, le dernier relèvement du taux hypothécaire de référence (qui est passé de 1,25 à 1,50%) donne la possibilité aux propriétaires d’augmenter, selon les termes légaux, les prix des baux existants. Les contrats concernés sont principalement ceux conclus durant ces trois dernières années ou alors qui ont bénéficié de diminutions de loyer lors des périodes de baisse des taux de référence. Dans ces cas, la hausse de loyer peut atteindre quelque 3%.
Mais d’autres nuages pourraient s’amonceler sur les ménages locataires, à commencer par une nouvelle majoration en décembre (à 1,75 %) du taux d’intérêt calculé par l’Office fédéral du logement, un accroissement prévisible vu l’évolution des conditions de marché. Ajoutons à cela une inflation persistante et des incertitudes sur les prix énergétiques pour l’hiver à venir et on comprend que la situation est appelée à se dégrader. De plus, l’inflation étant calculée en intégrant le niveau des loyers, la progression de ces derniers se répercute sur le renchérissement, ce qui amène de nouvelles hausses de taux. Le risque d’initier ainsi une spirale inflationniste est bien présent.
Malgré cette pression haussière sur les loyers, notons tout de même un ralentissement marqué de la dynamique immobilière sur les immeubles de rendement. A l’image de la Suisse, le canton de Neuchâtel assiste à un recul de l’indice des prix de transaction de ces immeubles, notamment en raison de l’augmentation marquée des taux d’intérêt redonnant aux placements défensifs leur attractivité et orientant donc les investisseurs vers d’autres formes de placement.
Dans la résidence à usage propre, la tendance diffère selon les segments. Le recul des prix atteint 1,3% sur le dernier trimestre (à fin juin) pour les villas et est plus marqué dans le canton qu’en Suisse (-0,16%). En revanche, les prix cantonaux des PPE (propriété par étage) ont poursuivi leur progression (+1,11% sur la même période), bien qu’un affaiblissement progressif de la demande soit constaté.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.