Le chômage entrave la relance immobilière
Si la baisse des taux d’intérêt tant attendue par les milieux immobiliers s’est confirmée en 2024, la vente des habitations à usage propre n’a pour autant pas connu de relance dans le canton de Neuchâtel. Après un exercice 2023 fortement impacté par des coûts de financement onéreux, l’inversion marquée de la courbe des taux n’a pas encore eu d’impact significatif sur l’acquisition de logements cette année. Le niveau des transactions demeure relativement faible dans les diverses régions neuchâteloises. Comment expliquer cette atonie du marché résidentiel?
Avec le retour de conditions d’emprunt favorables, l’accès à la propriété aurait dû retrouver progressivement son attractivité. Mais un élément est toutefois venu enrayer cette reprise: celui de l’emploi! L’augmentation constante du taux de chômage depuis plusieurs mois dans le canton affecte la confiance des potentiels acheteurs. Alors que la détention d’un bien redevient financièrement plus avantageuse que la location, les projets d’investissements fonciers sont souvent repoussés, voire totalement reconsidérés. Un telle approche favorise mécaniquement le segment locatif avec, pour conséquences, une augmentation des loyers et une diminution des logements vacants sur le plan cantonal.
Ces nouvelles difficultés apparues sur le marché du travail, fruit du refroidissement conjoncturel, représentent donc la principale cause du surplace enregistré dans l’évolution des ventes d’appartements et de maisons familiales. Les indices de prix au terme du 2e semestre 2024 ont d’ailleurs progressé localement de manière peu significative en raison d’un volume d’échanges timoré. S’il n’y a pas lieu de s’inquiéter à ce stade d’une telle situation, il n’en demeure moins pas que la reprise de la demande pour les objets en propriété ne peut s’envisager qu’au travers d’une amélioration de l’environnement économique. Alors que les tensions géopolitiques et commerciales à travers le monde suscitent passablement de craintes, les mouvements de baisses de taux des banques centrales sont de nature à soutenir le secteur immobilier, en attendant des jours meilleurs.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.