Le bal pas très masqué des banques centrales
Les réunions des banques centrales ont fleuri depuis début mai. Les membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) se sont réunis à tour de rôle pour faire le point sur leur politique monétaire. Globalement, les décisions prises se sont révélées dénuées de surprise: les trois institutions ont augmenté leurs taux d’intérêt respectifs d’un quart de pourcentage. Mais au-delà de l’annonce, quelle trajectoire future pour ces taux directeurs? C’est ce qu’ont essayé de déceler les marchés en analysant les discours des différents responsables.
La Fed a ouvert le bal le 4 mai en relevant ses taux directeurs dans une fourchette de 5% à 5,25%. Lors de sa conférence de presse, le président Jerome Powell a laissé entendre qu'il pourrait mettre en pause le processus de resserrement monétaire. Des paroles jugées comme relativement accommodantes par le marché, suggérant un statu quo lors de la réunion du mois de juin et alimentant l’espoir du marché que la Fed baissera ses taux dès juillet.
Le jour suivant, la BCE a augmenté ses taux à 3,25%. Bien que la hausse soit de même ampleur qu'aux Etats-Unis, le ton utilisé par la directrice Christine Lagarde était résolument plus dur que son homologue américain. En effet, l’ancienne patronne du FMI a insisté sur le fait que les resserrements n’étaient pas terminés, suggérant une nouvelle hausse d’un quart de point lors de la réunion du mois de juin.
La Banque d’Angleterre a clos le bal jeudi dernier en remontant ses taux à 4,5%. Bien que le Gouverneur Andrew Bailey ne s'est pas exprimé sur de futurs relèvements, une hausse de 0,25% parait inévitable en juin pour contenir une inflation toujours supérieure à 10%.
Notre chère Banque nationale suisse (BNS), elle, ne se réunira pas avant le 22 juin prochain. Le directeur de la BNS, Thomas Jordan, a récemment déclaré que la politique monétaire actuelle n’était pas assez restrictive en Suisse. Ces commentaires soutiennent la perspective d’une nouvelle hausse de taux lors de la réunion du mois de juin d’au moins 0,25%, ce qui porterait le taux directeur à 1,75%.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.