La locomotive chinoise peine à se relever
Alors que les températures record se sont succédé cet été à Pékin, l’économie chinoise a pris un vilain coup de froid. En effet, malgré la levée des restrictions sanitaires en début d’année, elle peine à rebondir, fragilisée par une consommation au ralenti et un secteur immobilier en crise.
Résultat : entre le premier et le deuxième trimestre 2023, la croissance a progressé de seulement 0,8%, faisant douter de la capacité de la Chine d’atteindre l’objectif de 5% qu’elle s’est fixé pour l’ensemble de l’exercice. Mais la pluie de mauvaises nouvelles ne s’arrête pas là. En effet, le mois dernier, les prêts aux ménages ont atteint leur niveau le plus faible depuis 2009 et la situation du secteur immobilier constitue un obstacle important à la croissance.
En effet, de nombreux promoteurs se retrouvent en difficultés, tels que Evergrande, en faillite aux Etats-Unis, ou Courtry Garden, dans l’incapacité d’honorer ses engagements. Pour rappel, ce secteur, combiné à celui de la construction, représente près d’un quart du produit intérieur brut du pays. Ainsi, en juillet, l’indice des ventes au détail et l’indice de la production industrielle sont ressortis nettement en-deçà des prévisions avec respectivement 2,5% et 3,7%, contre des attentes à 3,1% et 4,4%.
Afin de soutenir la conjoncture, la Banque centrale chinoise a abaissé de 15 points de base ses taux de prêts à un an, soit la diminution la plus importante depuis le début de la pandémie, ainsi que la deuxième en trois mois. Pour stimuler la demande de crédit, l’institut a également réduit son taux préférentiel de prêt à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages.
Bien que les marchés aient salué ces interventions, les investisseurs estiment qu’elles ne sont toujours pas suffisantes pour redonner le dynamisme nécessaire à la locomotive de croissance mondiale. Sans le recours à l’arme budgétaire, les objectifs économiques fixés au début d’année sont inatteignables, ce qui risque de peser aussi bien sur le pays que sur le reste du monde.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.