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La Banque nationale suisse se démarque

EconomieInvestissement

02.07.2024, par Vincent Schwery, Gérant de Fonds

En juin, le risque politique français a occulté les bonnes nouvelles sur le front de l’inflation et des banques centrales. Majorité d'extrême droite, d'extrême gauche ou absence de majorité sont des facteurs déstabilisants pour les milieux d’affaires.

S’inquiétant de la trajectoire de l’endettement et du déficit, la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française s’est accrue. L'écart entre le taux allemand et le taux français à 10 ans, qui illustre la défiance des investisseurs, a atteint un plus haut depuis 2012.

Peu d'impact aux Etats-Unis

Ce chaos politique n’a guère impressionné outre-Atlantique où le sentiment des investisseurs est le plus haussier depuis novembre 2021 selon l’enquête mensuelle menée par Bank of America. La poursuite de la décrue de l'inflation, les signaux favorables au refroidissement des prix à l'avenir et une économie moins allante ont par ailleurs regarni l'arsenal de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed). Cette dernière a reconnu que le temps est probablement venu de commencer à assouplir sa politique monétaire restrictive. Rien de nouveau, la trajectoire est connue, le timing reste dépendant des données conjoncturelles.

Baisses des taux directeurs pour l'Europe et la Suisse

En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) a amorcé son cycle de baisse des taux en juin, brûlant la politesse à la Fed pour la première fois de son histoire, offrant ainsi un bol d’air aux ménages et aux entreprises. Cependant, la BCE ne s'engage pas à l'avance sur une trajectoire de taux particulière, douchant les espoirs d'une série garantie de baisses de taux dans les mois à venir.

En Suisse par contre, la Banque nationale suisse (BNS) a clairement pivoté en abaissant pour la deuxième fois consécutive ses taux directeurs à 1,25%. Désormais, la politique monétaire est accommodante, puisque le taux directeur est plus faible que l’inflation. Cette position diffère de celle de ses homologues américaines et de la zone euro afin de notamment calmer les ardeurs du franc qui, valeur refuge oblige, bénéficie du climat politique incertain qui règne actuellement en Europe. Thomas Jordan a d’ailleurs réaffirmé que la BNS se tenait prête à intervenir sur le marché des changes, à la vente comme à l’achat si nécessaire.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.