Freiner la spirale infernale des dettes
Problème social tabou, en augmentation ces dernières années et pourtant sous-estimé, la détresse financière peut toucher tout le monde. Avant que la spirale du surendettement ne s’installe, il est essentiel que les situations problématiques puissent être détectées de manière précoce par les services publics et les acteurs privés.
Selon les derniers chiffres de l’Institut CRIF, près de 10% de la population neuchâteloise dispose d’un dossier ouvert à l’office des poursuites. C’est plus que chez nos voisins romands ou le reste du pays, la moyenne suisse s’élevant à 5,6%.
La perte de maîtrise financière est rarement provoquée par un comportement dépensier déraisonnable. Même si des éléments structurels comme un revenu faible et un emploi précaire peuvent naturellement représenter des facteurs de risque, le surendettement survient le plus souvent après des accidents de vie: ennuis de santé, naissance d’un enfant, divorce ou encore chômage, entre autres.
Prévenir, détecter et soutenir
Allant souvent de pair avec une exclusion sociale et professionnelle, ainsi que des problèmes psychosociaux et de santé, l’endettement représente un véritable manque à gagner et des dépenses supplémentaires pour les collectivités publiques.
Pour lui permettre d’agir concrètement contre ce fléau, le canton de Neuchâtel a introduit une loi en 2021 qui prévoit trois axes d’intervention: la prévention, la détection précoce et le soutien au désendettement. Un dispositif complet réunit des représentantes et représentants des services de l’Etat, mais également des acteurs privés, dans le but d’identifier et d’orienter les personnes qui rencontrent des difficultés financières.
Dans une approche de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), la Banque Cantonale Neuchâteloise est partie prenante du réseau mis en place par le canton. Une conseillère ou un conseiller banquier, sensibilisé aux problématiques de surendettement, peut en effet être l’interlocuteur privilégié de celle ou celui qui commence à se sentir pris au piège. Pour éviter la spirale, il est important d’en parler. A un proche, à son employeur, à un centre spécialisé ou à son banquier.
Une version de cet article est parue dans ArcInfo.