Entre peur et avidité: fear and greed
Le marché n’a pas connu de pause estivale, au contraire! Les turbulences ont été fortes avec des mouvements de panique violents qui ont gagné les marchés un peu partout dans le monde début août.
En cause, la résurgence des craintes de récession aux Etats-Unis, après la publication de chiffres jugés inquiétants sur le marché de l'emploi américain, et la liquidation d'opérations spéculatives sur le yen qui a exacerbé les tensions internes du marché.
En deux jours, le principal indice japonais s’est effondré de 26%. L’indicateur de volatilité (VIX), qui calcule le degré d'angoisse des investisseurs, a grimpé en flèche pour atteindre son 3e plus haut historique en journée le 5 août, juste derrière les marques établies lors de la crise financière de 2008 et de la crise du Covid. Plus cet indice est élevé, plus les investisseurs sont paniqués et désorientés: un signe fort de la fragilité actuelle du sentiment.
Un ralentissement plutôt qu'une récession
Mais rapidement, les nerfs des opérateurs se sont calmés, rassérénés par les déclarations de banquiers centraux et la publication de données économiques jugées rassurantes. Alors que l'inflation continue de revenir vers la cible de 2% de la banque centrale américaine, les indicateurs économiques, notamment les ventes au détail et les nouvelles demandes d'allocation chômage, laissent penser que nous sommes plutôt sur la voie d'un ralentissement que celui d'une récession. De plus, les indicateurs d’activité PMI se maintiennent en zone d’expansion grâce à la résilience des services.
Finalement, le président de la toute puissante Fed a mis tout le monde d’accord en remettant l’évolution du marché du travail au centre de ses préoccupations, devant l’inflation. C’est un changement de psychologie important, et la Fed semble à l'aise à l'idée que démarrer un cycle d'assouplissement monétaire suffira à empêcher que l'économie ne se dégrade trop fortement. Au final, le scénario du pire ne s’est pas matérialisé et la reprise a été presque aussi rapide que la chute qui l’a précédée. En effet, moins de trois semaines après le mini crash, l’indice des actions globales MSCI a atteint un nouveau plus haut historique.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.