Des batteries du futur plus efficientes et moins chères
Le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) inaugurait en février 2023 un centre d’innovation de la batterie basé à Neuchâtel et soutenu financièrement par la BCN. Presque deux ans plus tard, nous faisons le point avec les deux co-responsables du Battery Innovation Hub (BIH), Andreas Hutter et Andrea Ingenito sur l’avancée des travaux et sur les prochains défis.
L’objectif du BIH est de produire les batteries du futur, plus efficientes et moins chères. Depuis février 2023, «les progrès ont été significatifs dans le développement des batteries de nouvelle génération, que ce soit en termes de performance, de durabilité, de sécurité grâce à l’élimination du risque d’embrasement et de limitation des coûts» commente Andrea Ingenito.
Se détacher des batteries produites en Chine
Ces avancées technologiques menées au sein du BIH mettent en évidence que l’Europe a clairement un rôle à jouer dans la production de batteries. «Toutefois, pour se détacher de la dépendance envers la production chinoise, il est nécessaire d’investir également dans la chaîne de valeur qui concerne la production de batteries, en particulier l’extraction et le raffinage des matériaux, en privilégiant l’innovation et le développement des technologies à valeur ajoutée, comme la durabilité, la sécurité», complète le co-responsable.
Les batteries actuelles peuvent elles aussi être perfectionnées, comme le précise Andreas Hutter: «Le CSEM développe actuellement une batterie composée de 15 cellules qui trouvera sa place dans une voiture de marque européenne dévoilée prochainement. Avec l’ajout de composants électroniques, savoir-faire propre au CSEM, cette batterie prolonge la durée de vie du véhicule d’environ 20%».
Passeport de traçabilité et recyclage
Parmi les prochains défis à relever pour le BIH, l’intégration d’éléments de manière intelligente dans les solutions software pour proposer une traçabilité digitale de la batterie. En effet, l’Union européenne souhaite mettre en œuvre à l’horizon 2027 un passeport pour les batteries des véhicules électriques. Ce document vise à améliorer traçabilité et la durabilité des batteries et sera consultable sous forme digitale, depuis un smartphone. Il fournira des informations différenciées, par exemple sur les indications de performance, si vous êtes propriétaire de la batterie, ou sur les données concernant les matériaux qui la composent et les matières premières recyclables, si vous êtes recycleur.
A ce propos, Andreas Hutter souligne d’ailleurs que le recyclage des batteries est une industrie naissante pour la Suisse. «Mais elle s’y prépare activement; pour preuve, citons les investissements entrepris par des sociétés telles que Batrec ou Librec, des sociétés suisses de traitement des matières valorisables». Souhaitons pour les prochaines années que le BIH puisse poursuivre son développement de technologies innovantes et leur transfert à l’industrie suisse.